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  • Jünger et Genevoix, la passion des soldats de la Grande Guerre

    Le Théâtre de l'Opprimé, à Paris (78 rue du Charolais, 12e arrondissement), donne du 15 au 26 octobre 2014 La passion des soldats de la Grande Guerre, une pièce de théâtre basée sur des textes de Maurice Genevoix et d'Ernst Jünger et mise en scène par Xavier Gras. Vous pouvez découvrir ci-dessous un court extrait de ce spectacle.

    Vous pouvez obtenir plus de renseignements et réserver votre place sur le site du Théâtre de l'Opprimé.

     

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    " De jeunes comédiennes et comédiens des deux nationalités se réunissent autour des textes de «Ceux de 14 » de Maurice Genevoix et d’« Orages d’acier » d’Ernst Jünger. Ils symbolisent les peuples allemand et français d’aujourd’hui. Ils font connaissance, plaisantent, échangent quelques mots de français pour les uns, d’allemand pour les autres. Chacune et chacun a sa personnalité propre, ses différences, sa langue, sa culture. Le spectacle commence en lecture et se transforme très vite en récit mis en scène. Entourés de leurs compagnons, Jünger et Genevoix racontent et partagent leur épopée. Le groupe ainsi constitué donne corps à la mémoire de tous les jeunes soldats sans distinction. Il est question des conditions de vie, des préoccupations au quotidien, des évènements tragiques et parfois burlesques choisis dans les récits croisés des deux auteurs, du départ au front jusqu’au dernier assaut qui les verra l’un et l’autre s’affronter et être gravement blessés sur le même champ de bataille à quelques jours d’intervalle. Drôles de coïncidences… "

     

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  • La Manif pour tous mobilise encore… mais pour quoi faire ?

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de Xavier Eman, cueilli sur Zentropa et consacré au devenir du mouvement lancé par la Manif pour tous. De bonnes questions...

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    La Manif pour tous mobilise encore… mais pour quoi faire ?

    On pouvait croire le mouvement essoufflé et affaibli par des dissensions internes, mais dimanche 5 octobre, la Manif pour tous a une nouvelle fois réussi à faire descendre massivement le « peuple de droite » dans les rues de Paris et Bordeaux pour protester contre les expérimentations sociétales du gouvernement de François Hollande. Dans la capitale entre 70 000 (selon la préfecture de police) et 500 000 personnes (selon les organisateurs) ont défilé pour fustiger la loi Taubira sur le mariage homosexuel et, plus encore, pour dénoncer la légalisation en préparation de la GPA (gestation pour autrui) qui ouvre la porte d’un véritable « marché de l’enfant », ce dernier étant réduit au statut de marchandise.
    Les organisateurs de la Manif pour tous ont donc réussi une démonstration numériquement impressionnante, mais est-ce pour autant une démonstration de force ? On peut en effet légitimement poser la question car les intervenants ont beau scander à la tribune qu’il s’agit d’une « grande victoire » et qu’ils ne « lâcheront rien», force est de constater qu’ils n’ont jusqu’alors absolument rien obtenu et que l’agenda du gouvernement dit « socialiste» n’a nullement été modifié par ces flots de centaines de milliers de personnes bien élevées, souriantes et toutes de roses et de bleu vêtues. Comparativement, l’activisme de la soralienne Farida Belghoul (écartée de la manifestation car jugée trop radicale) a obtenu des résultats plus concrets avec ses incitations à retirer les enfants de l’école - qui ont notamment abouti à l’abandon de « L’abc de l’égalité», un programme de propagande visant à diffuser la « théorie du genre » à l’école – que ces grandes messes dominicales avec foultitude de berceaux et de drapeaux. Les raisons de cette stérilité politique sont multiples et l’on peu assez aisément mettre en exergue les principales d’entre elles : Un manque de « lisibilité » de la ligne politique du mouvement. Que veut la Manif pour tous ? L’abrogation de la loi sur le mariage homosexuel et l’adoption par des couples du même sexe ? Mais alors pourquoi faire parler à la tribune des représentants de l’UMP, parti divisé sur la question et dont les ténors n’ont pris aucun engagement en ce sens et refuser le micro aux cadres du Front National qui s’est clairement et officiellement prononcé pour la suppression de la loi Taubira ? Les manifestants veulent-ils plutôt le départ de François Hollande ? Mais dans ce cas, pourquoi ces itératifs appels à « dépasser les clivages idéologiques et partisans » et à « rassembler au-delà des chapelles politiques » ? Souhaitent-il donc davantage stopper l’extension infinie du marché et la libéralisation sauvage qui mène à la marchandisation du corps des femmes et au commerce des fœtus ? Mais pourquoi alors dénoncer la « dictature socialiste » et voir dans l’ultra-libéral Sarkozy un possible recours face à elle ? Un refus frileux de la radicalité et du rapport de force. Dès les premières manifestations, la phobie des organisateurs de la Manif pour tous a été la « radicalisation » du mouvement et la présence en son sein de « groupuscules activistes » dits « d’extrême-droite ». De Frigide Barjot appelant à emprisonner Philippe Vardon et ses camarades identitaires au service d’ordre de la Manif pour tous collaborant avec les autorités policières pour en expulser les éléments « factieux », tout a été fait pour policer et aseptiser les cortèges. Attitude curieuse quand on prétend opposer la rue au pouvoir législatif, le pays réel au pays légal, et « faire plier » un gouvernement démocratiquement élu sans avoir de son côté la légitimité des urnes. Par comparaison, le mouvement des « bonnets rouges » comme celui des agriculteurs bretons ont, eux, obtenus des aménagements de la loi et des reculs du gouvernement après une série d’actions offensives et musclées. La Manif pour tous, pour sa part, continue à se féliciter de son extrême pacifisme et à souligner avec orgueil que pas une seule carrosserie de voiture n’a été égratignée au cours de ses marches. Un « socle social » trop limité. Bien que s’étant emparée de questions fondamentales pour l’avenir de la nation, la Manif pour tous n’est jamais parvenue à dépasser sa base sociologique d’origine, à savoir la petite et moyenne bourgeoisie catholique, et n’a pas su – ou pas voulu – impliquer les couches populaires pourtant susceptibles d’être également alarmées par ces nouvelles dérives libérales (mais pour cela, il aurait notamment fallu appeler les choses par leur nom et une loi libérale, une loi libérale…) et la nouvelle étape de la destruction d’un monde « traditionnel » auquel le peuple est instinctivement attaché.
    Pour ces diverses raisons, et quelques autres, la Manif pour tous, réaction saine et enthousiasmante à une attaque peut-être sans précédent contre les fondements anthropologiques de notre civilisation, ne s’est jamais transformée en la force révolutionnaire qu’elle aurait pu être. Et risque, si elle perdure, de se transformer en une simple répétition de sympathiques promenades du dimanche. Jusqu’à l’épuisement.

    Xavier Eman (Zentropa, 7 octobre 2014)

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